Janvier, Février, Mars 2005

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Bulletin trimestriel de la Section des Pyrénées Orientales de la Fédération Syndicale Unitaire de l'Education, la Recherche, la Cultur

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Sommaire

1 Édito : Poursuite de l’action : 29 janvier et 5 février !  
2 Déclaration commune des délégués FSU, UNSA et CGT justifiant leur refus de siéger au CTPD du 19 janvier 2005  
3 Retraites: parents de 3 enfants
4

Lettre ouverte au ministre

5 Projet de loi d’orientation : opposition de la FSU  
6 Salaires dans la Fonction Publique :
7 La LOLF, la déconcentration et la réforme de l’Etat  
8 Action nationale unitaire : 5 février  
9

Communiqué de presse FSU du 22 janvier

10 Projet de traité de Constitution Européenne
11 Les syndicats de la FSU

Édito :

Poursuite de l’action : 29 janvier et 5 février !

            La journée du 20 janvier, vient de marquer une étape importante de la mobilisation des fonctionnaires et plus particulièrement dans l’Education nationale (aussi bien chez les enseignants que chez les non enseignants), mais également à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, l’Agriculture, l’Environnement, la Culture, chez les Territoriaux et aux Finances...

            La FSU et ses syndicats enregistrent là, le résultat de leur inlassable travail pour construire des mobilisations unitaires d’ampleur pour la défense des services publics et des statuts, pour les salaires et pour une école qui assure la réussite de tous.

            L’opération carton rouge, la grève du 7 décembre dans le second degré et dans l’enseignement agricole, la démarche unitaire des fédérations de la fonction publique sur les salaires… actions dans lesquelles la FSU et ses syndicats ont joué un rôle déterminant auront participé de la montée en puissance de cette mobilisation.

            Le gouvernement doit tenir compte de cette mobilisation et des revendications qu’elle porte. La FSU l’appelle à faire de premiers gestes immédiats et à ouvrir  au plus vite de véritables négociations sur tous les sujets au cœur de la mobilisation: salaires, emploi, refus du projet FILLON et des transferts de missions des personnels.

            Il ne suffit pas de répéter que l’on comprend les inquiétudes des fonctionnaires: il faut faire les gestes concrets qui le montrent et signifient que sont bien pris en compte les besoins des services publics.

            Comme partout en France, la manif de Perpignan a été importante (+ de 3000 personnes) et la détermination à ne pas laisser cette journée sans suite était très perceptible.

            D’ores et déjà 2 dates figurent sur le calendrier à venir:

- samedi 29 janvier, manifestation régionale unitaire concernant l’Education Nationale (Budget 2005, Loi d’orientation, Décentralisation, Carte scolaire…)

- samedi 5 février, une journée nationale unitaire de mobilisation  (public-privé), pour l’emploi, le respect du code du travail et des statuts, contre la précarité et l’augmentation du temps de travail

Tous ensemble maintenons la pression, en assurant le succès de ces 2 journées.

Michel FRANQUESA

 29 Janvier
Rassemblement
à 15 h  au Peyrou - MONTPELLIER
Départ groupé en bus

****

5 Février

Rassemblement à 11 h  Place de Catalogne - PERPIGNAN


Déclaration commune des délégués FSU, UNSA et CGT justifiant leur refus de sièger au CTPD du 19 janvier 2005

Pour une politique plus ambitieuse!

Le carton rouge adressé, à l’automne, au gouvernement pour son budget 2005 de l’Education était amplement justifié.

L’effet néfaste de ses choix politiques sera rapidement perçu dans notre département:

-  23 postes seulement sont créés dans le premier degré soit 1 pour 30 élèves environ alors qu'en 2004, une dotation que nous jugions déjà insuffisante nous attribuait 1 poste pour 17 élèves environ. Notre dotation se trouve ainsi réduite de 44% (soit 18 postes) en comparaison de celle de l’année dernière. La scolarisation à l’école maternelle, déjà mise à mal, des enfants de 2 ans, voire de 3 ans en sera l'une des premières conséquences.

- 3 postes d’enseignants sont supprimés dans les collèges et... des postes de personnels administratifs, d’encadrement éducatif, social et de santé le seront également. Le léger tassement prévu correspond à moins de 10 élèves par collège. Il n’est que provisoire au vu des chiffres du premier degré. L'ouverture d'un nouveau collège entraînera dans ces conditions une détérioration des conditions de travail sur l'ensemble des collèges du département.

- Des suppressions sont attendues en lycée, malgré une prévision d'élèves à la hausse.

Le budget 2005 signe une année noire pour l'Education Nationale.

Les jeunes seront les premières victimes de cette politique d'abandon du service public.

En conséquence, nous, représentants des personnels FSU, UNSA et CGT avons décidé de ne pas sièger ce jour, pour dénoncer ce budget de régression sociale.

Perpignan, le 19 Janvier 2005


Retraite des fonctionnaires parents de trois enfants

 nouveau recul voté en catimini le 20 décembre au Sénat

La loi de finances rectificative pour 2004, publiée au JO du 31 décembre 2004, comporte à son article 136 une modification des dispositions applicables pour le départ en retraite des fonctionnaires parents de trois enfants ou d’un enfant handicapé.

Ce texte conditionne le droit à la liquidation de la pension de retraite avant 60 ans et après 15 ans de service, à la «une interruption de l’activité pour chacun des enfants dans des conditions fixées par décret en conseil d’Etat ».

Cet article, issu d’un amendement adopté par le sénat le 20 décembre avec l’accord du ministre Gaymard, n'a fait l'objet d'aucune concertation. Il écarte de fait les pères de famille du droit à cette disposition que leur avait ouvert la jurisprudence européenne. Le dernier alinéa prévoit que cette évolution législative s’applique à toutes les demandes qui n’ont pas encore donné lieu à une décision de justice. Il va également se traduire par une régression pour de nombreuses femmes.

L’expérience a montré qu’un tel arbitrage, déjà retenu pour la bonification pour enfant accordée aux mères fonctionnaires et étendue aux pères par la jurisprudence Griesmar, a de fait privé aussi des milliers de mères du bénéfice de la bonification.

La FSU, avec les collègues concernées n’a cessé de dénoncer ces régressions et les menaces qui pesaient sur le droit à départ anticipé. La FSU déplore le mépris avec lequel le gouvernement a systématiquement esquivé les questions des organisations syndicales sur ce dossier et dénonce tant le procédé que la décision ainsi prise.

La loi renvoie à la publication de deux décrets en Conseil d’Etat, dont la rédaction peut être déterminante pour un grand nombre de mères de famille.

Lettre ouverte au ministre         

Monsieur le Ministre,

La première mesure concrète que vous avez prise pour « la réussite de tous les élèves à l’Ecole » se traduit par des milliers de suppressions de postes dans les écoles, les collèges et lycées de France : dans notre académie 160 postes d’enseignants de second degré et 23 postes d’Administratifs !

Qui peut croire que la cause réelle de cette saignée soit la  prétendue baisse du nombre des élèves que vous invoquez : dans notre académie nous risquons d’avoir, peut-être,  800  élèves  en moins dans les collèges.  Cette baisse équivaudrait à l’effectif d’un collège ; mais  avez-vous jamais doté un collège qui s’ouvre  de 160 postes ?

Et ne savez-vous pas que  les effectifs  n’en continuent pas moins d’ augmenter dans les lycées et le post bac ? Que le nombre d’élèves continue à augmenter dans le primaire ?

Ces élèves vont devoir poursuivre leur scolarité et toutes les études, qu’elles soient faites par l’INSEE ou les services de votre administration, montrent que ce léger tassement des effectifs ne durera que 2 ou 3 ans. Dans le premier degré, 100 postes créés pour 3000 à 3500 élèves supplémentaires, soit une création seulement pour 30 à 35 élèves de plus, alors que dans le second degré  on supprime 1 poste pour 3 élèves de moins ! ! En lycée, pour 624 élèves de plus ….on supprime 45 postes ! ! !

Savez-vous que notre académie présente un retard inquiétant en terme de poursuite d’études, de taux de scolarisation ? Croyez-vous qu’accroître le nombre d’élèves par classe, supprimer des options, prendre à gauche pour donner à droite va permettre de réduire les inégalités ?La scolarisation en maternelle et l’enseignement spécialisé ne figurent plus dans les objectifs académiques .

Nous n’acceptons pas que notre académie soit ainsi laissée dans l’état de sous-scolarisation chronique qu’elle connaît depuis plus de 15 ans. Nous n’acceptons pas que le plan de rattrapage de ses retards soit ainsi oublié et que toute ambition pour nos élèves soit ainsi sacrifiée.

Vous  avez prétendu que votre projet de loi est destiné à leur assurer 100% de réussite. Mais, au delà des spéculations sur les évolutions démographiques, les suppressions massives programmées  en dévoilent le véritable contenu : accroître le désengagement de l’Etat. Votre collègue le Ministre Dutreil ne s’est-il pas fixé pour objectif de supprimer 350 000 postes de fonctionnaires en 10 ans  au nom de la rentabilité de l’Ecole ?

Votre « socle commun» ne met-il pas en place l’enseignement minimal au travers des milliers de suppressions de classes, d’options et de postes qu’implique nécessairement votre projet de loi ?

Monsieur le Ministre, nous  revendiquons  avec une même détermination  le maintien de tous les Personnels, Enseignants et ATOSS, dans le statut de la Fonction Publique d’Etat, celui de nos statuts nationaux, celui de tous nos postes.

Nous vous demandons donc d’abandonner votre projet de loi, massivement rejeté par le CSE et le CNESER, d’annuler toutes les suppressions de postes annoncées, et d’ouvrir des négociations pour remettre en route le plan de rattrapage, et aboutir à la création de tous les postes statutaires d’enseignants, de surveillants, de  CPE et d’ATOSS nécessaires.

Les organisations départementales : FSU, UNSA-Education, FNEC-FP-FO, SDEN-CGT, FCPE appellent l’ensemble des enseignants, personnels et parents:

-         à se réunir dans les établissements pour faire un état des lieux

-         à signer et faire signer massivement cette lettre

-        à rencontrer les parents

-        à mobiliser pour la Manifestation régionale

 Samedi 29 Janvier 2005

   15 h  au Peyrou  MONTPELLIER

départ groupé en bus, s’inscrire au plus tard le 26 janvier


Communiqué de presse:

PROJET DE LOI D'ORIENTATION : 
opposition de la FSU

Le projet de loi d’orientation n'est en aucun cas le résultat du débat national mené il y a un an, ni d'une véritable concertation. Rejeté par le Conseil Supérieur de l'Education, il intervient dans le contexte d’un budget 2005 qui accentue les coupes sombres dans les moyens du service public intervenues depuis 3 ans.

Pour véritablement assurer la réussite de tous et donner une véritable ambition à l'école:

- Il faut développer l'intervention précoce contre l'échec, le travail en équipe, la recherche en éducation, libérer du temps de concertation, améliorer la formation initiale et continue, travailler à une «culture commune» riche et diversifiée avec au moins toutes les disciplines et activités organisées actuellement par les programmes scolaires, notamment enseignements artistiques, EPS, technologie...

- Il faut en même temps une réflexion nouvelle sur les programmes, leurs contenus, la cohérence disciplinaire nécessaire de l'école au lycée. Il faut le faire en pensant aux élèves qui réussissent peu ou mal.

Le projet qui pourrait sembler relever du bon sens, masque mal des orientations qui s'accommodent de l'idée que la réussite de tous serait impossible, ignorent le poids des inégalités sociales pour faire de la réussite une question «d'aptitudes» ou de «talents individuels».        

C’est une vision restrictive des savoirs à construire et à acquérir. Au lieu de promouvoir une culture commune, le projet met en avant «un socle commun» de «compétences et connaissances» minimum, excluant certains savoirs de la culture commune: EPS, enseignements artistiques, technologie.

Pour la FSU, la diversité des disciplines n’est pas un obstacle à la réussite de tous les élèves, mais à l'opposé, elle permet de créer une dynamique des apprentissages favorable particulièrement aux plus en difficulté.

En matière de lutte contre l’échec scolaire, le projet ne propose d’ailleurs que des C.I.R.E (contrat individuel de réussite) qui renvoient notamment, la responsabilité de l’échec ou de la réussite à l’élève et à sa famille.

Ce renoncement à une ambition pour tous, risque d'enfermer de nombreux élèves dans des situations d'échec et menace tous les niveaux d’enseignement de l’école maternelle au lycée.

- En  redéployant les Réseaux d'aide, le traitement précoce de l'échec dès la maternelle disparaît.

- Au collège, les solutions sélectives s'accentueront: aménagements différenciés des cursus et des programmes, brevet à géométrie variable, dispositifs dérogatoires d’alternance dès la 4 ème…

- Au lycée, la suppression des TPE (sans concertation, sans évaluation) est significative des choix gouvernementaux: aucune ambition pédagogique.

Plus globalement, c’est une réduction de l’offre de formation, une fragilisation de certains enseignements et de certaines séries (notamment la série ES) et une remise en cause de la valeur nationale du baccalauréat qui pénaliserait davantage les plus défavorisés.

L’enseignement professionnel public sera réduit au profit d’un apprentissage se substituant à une formation initiale sous statut scolaire.

Sur fond de décentralisation accrue, le projet propose un renforcement de l’autonomie des établissements, de contractualisation, de multiplication des pouvoirs hiérarchiques…mettant en cause l'égalité d'offre sur l'ensemble du territoire national.

Quant à l’une des mesures «phare» du projet, le remplacement des collègues absents par leurs collègues, sans tenir compte des disciplines, c'est un alourdissement des services, une dénaturation du métier…

Cette loi est, pour l’éducation, un vrai projet de régression. La FSU et ses syndicats y sont fermement opposés et sont décidés à agir. Ils en contestent la logique d'ensemble, ils ont voté contre et entendent continuer à mener le débat pour faire avancer des propositions qui permettent de contribuer véritablement à la réussite de tous. 

Perpignan, le 13 janvier 2005


Salaires dans la Fonction Publique :

Les dernières propositions du ministre de la fonction publique

Le 21 décembre le ministre a réuni les fédérations syndicales de fonctionnaires. Il a fait des propositions unilatérales pour l’année 2005 uniquement, estimant «hors de portée» le règlement du contentieux des années précédentes.

è Une mesure générale de 0,5% en février et 0,5% en novembre (l’inflation prévue en 2005 est de 1,8%).

è Pour le début de la grille des catégories C, fusion des échelles E2 et E3. Cela améliore très légèrement la situation des agents concernés, mais faute de répercussion sur l’ensemble de la grille, elle en accentue l’écrasement.

è Une indemnité exceptionnelle de sommet de grade (1,2% du traitement brut)aux fonctionnaires en fin de carrière n’ayant pas eu d’avancement depuis 3 ans).

C’est donc une nouvelle baisse du pouvoir d’achat qui est programmée.  


Le point d’indice

Le traitement indiciaire d’un fonctionnaire est le résultat d’une multiplication entre :

§ un indice (traduit en nombre de points) qui correspond à sa place dans une grille en fonction de sa qualification, de sa carrière,

§ et la valeur de ce point d’indice.

Cette valeur du point d’indice est commune à l’ensemble des fonctionnaires dans l’ensemble de la fonction publique.

La seule référence possible est la valeur du point.

C’est aussi la valeur du point qui permet de comparer les traitements des fonctionnaires à qualification équivalente.

Ne pas se référer à la valeur du point d’indice, c’est faire disparaître la notion même de carrière. En effet, un avancement, une promotion, la reconnaissance d’une qualification acquise, ne se traduiraient plus par un salaire plus élevé, mais compenseraient en totalité ou en partie la perte du pouvoir d’achat.

Poids des rémunérations des agents de l’Etat dans le PIB  

Tableau à insérer

(Source : Fonction publique, faits et chiffres 2003)


De nouveaux prélèvements
dès le 1er janvier 2005

Pour les actifs:

* Élargissement de l’assiette de la C.S.G. et du C.R.D.S. de 95 à 97 % de la rémunération brute: effet de -0,16% sur le pouvoir d’achat disponible.

* Cotisation pour le régime de retraite additionnel (5 % sur un montant plafonné à 20 % du traitement indiciaire). Elle se traduira dans l’immédiat par une baisse du pouvoir d’achat disponible pouvant aller jusqu’à 1%.

Pour les retraités: augmentation du taux de la C.S.G. de 6,2 à 6,6 %.

Le minimum Fonction publique: Un sous SMIC.

Les dispositions unilatérales prises par le Ministre sur le minimum Fonction publique suite au relèvement du SMIC se traduisent par moins de 3 € au-dessus du SMIC 35 heures et près de 40 € sous le SMIC 39 heures.

A noter que la «Course à l’échalote» du minimum Fonction publique derrière le SMIC, amplifie l’écrasement de la grille.

è Avec des évolutions de carrières du bas de grille qui n’existent quasiment plus (pour les premiers échelons 1 à 2 points soit des gains de 4 à 8 €).

èEt des perspectives catastrophiques conduisant à ce que, en juillet 2005, si rien n’est fait d’ici là, le 3 ème échelon de l’échelle 4 (adjoint administratif) serait au niveau du SMIC et le début de la catégorie B se situerait 4% seulement au dessus de celui-ci.

èAvec un tassement de tous vers le SMIC. Le début de la catégorie B (recrutement niveau bac) est passé de 1,33 fois le SMIC en 1983 à 1,10 en 2004. Celui de la catégorie A (recrutement à bac + 3) de 1,75 fois le SMIC toujours en 1983 à 1,32 fois celui-ci aujourd’hui 

La LOLF, la déconcentration et la réforme de l'Etat

La LOLF (Loi d'Orientation relative à la Loi de Finance) qui sera mise en œuvre au 1er janvier 2006 vise à modifier l'organisation du budget de l'Etat. Il ne faut cependant pas voir dans la loi qu'un simple aménagement technique, selon la philosophie politique qui anime l’équipe gouvernementale, elle peut devenir un fantastique moyen de réduction du champ d’action de l’Etat et de destruction des services publics.

L’idée qui préside à l’adoption de la LOLF est au départ de mieux asseoir le contrôle des parlementaires sur l'exécution de la loi de finance (budget), elle a été adoptée à l’unanimité par les députés en 2001. Jusqu’à maintenant il existait souvent un décalage entre la loi de finance initiale telle que votée par le Parlement et la Loi de Finance Définitive (le budget tel qu'il avait été exécuté).

La LOLF se caractérise d'abord par une nouvelle présentation du budget de l'Etat. Jusqu’à aujourd’hui il était voté par ministère, son unité de compte le Chapitre était divisée en dépenses d’investissement, de fonctionnement,  de personnel, de programme… En principe les chapitres étaient étanches, mais le Gouvernement ou les ministres avaient la possibilité par arrêté de faire glisser des crédits d'un chapitre à l'autre (on parle de fongibilité des fonds publics dans ce cas).

La LOLF bouleverse cette architecture, le budget de l'Etat sera désormais divisé en : missions, programmes et actions. Les missions peuvent regrouper plusieurs ministères (la mission enseignement scolaire : regroupera l'enseignement scolaire (premier degré, second degré et post Bac), mais aussi les formations de l’enseignement agricole et du ministère de la défense). Les programmes sont des subdivisions des missions, enfin les actions détaillent le contenu des différents programmes. Chaque programme se décline au niveau régional déconcentré en BOP (Budget Opérationnel de Programme). Ainsi pour le ministère de l’éducation nationale le budget se divise en autant de BOP qu’il y a d’académies.

Cette dernière remarque permet de comprendre la cohérence de la politique de déconcentration de l’Etat. A la structure tubulaire qui caractérise l’administration d’Etat aujourd’hui (ministère, direction régionale et départementale, services), sera substituée une structure déconcentrée organisée autour du Préfet de Région, tel est l’objet de la RATE (Réforme de l’Administration Territoriale d’Etat). Dans le respect des cadres imposés par la LOLF l’administration au niveau déconcentré disposera de l'autonomie d'utilisation des crédits  pour l'exécution des programmes et des actions tels que définis par les orientations de la politique gouvernementale, l’action au niveau déconcentré fera l’objet d’une évaluation (PAP: Programme Annuel de Performance ).

Cette démarche vise à permettre la mutualisation des moyens des services au niveau régional. La fusion et la disparition des corps de l’administration d’Etat (Réforme Dutreil) autoriserait la mutualisation des personnels. L’idée est ici de permettre la réalisation de substantielles économies.

Enfin la LOLF suffira à modifier radicalement les modalités de gestion des personnels de l’administration d’Etat. Le budget fera exclusivement référence à la notion de masse salariale et non plus à celle d’emploi.

Le parlement votera désormais un volume de crédits correspondant à la masse salariale pour chaque programme. Ainsi au niveau des rectorats l’action enseignement secondaire sera dotée de son enveloppe masse salariale. Ceci permettra le cadrage de la politique de l’emploi, l’enveloppe masse salariale globalisée plafonnée (en cas de fonctionnement à moyens constants) entraînera à sa suite une série d'effets pervers sur le volume et la nature des emplois, ainsi que sur les perspectives de promotion et de carrière au sein de la fonction publique déconcentrée.

L’administration devra dès lors procéder à des arbitrages. Si les crédits sont fongibles entre les missions il ne le sont que de manière asymétrique pour la masse salariale: il est possible de puiser dans la masse salariale pour abonder d’autres actions, mais l’inverse n’est pas vrai. Ces règles nouvelles de gestion budgétaire des personnels montrent clairement qu’il n’est plus possible de fonctionner dans le cadre du statut général de la fonction publique, et qu’il faut passer à autre chose.

L’introduction du salaire trinôme (avec une partie du salaire dépendant du mérite), la volonté de fusionner les corps, la remise en cause des statuts, les déréglementations, la contractualisation des missions des fonctionnaires et des services, la précarisation de l’emploi, l’éclatement des situations personnelles trouvent leur pleine justification.

C’est une nouvelle conception de la gestion des fonds publics et des personnels de la fonction publique que la LOLF et la RATE introduisent. Cette nouvelle logique s'insère parfaitement dans le cadre des convergences européennes imposées par le pacte de stabilité, elle renvoie à une nouvelle conception de ces services publics que le traité constitutionnel qualifie de Service d'Intérêt Economique Général, elle peut ouvrir la voie vers une privatisation accélérée de l'action publique.

Même si ce n'est pas l'objectif premier de la LOLF, elle est aujourd’hui utilisée comme une arme de destruction massive des services publics, tout dépend de la manière dont on se sert de l'instrument et de la philosophie qui guide les décideurs politiques.

Gérard GIRONELL


Après le 20 janvier, TOUS ENSEMBLE, Public, Privé, le 5 février

- pour l’emploi, les salaires

- contre la remise en cause des horaires et du code du travail, des statuts

Assez…

du mépris,

de la dégradation de nos salaires,

de l’affaiblissement et de la remise en cause du service public...

dénonçons: la perte de 5 % de pouvoir d’achat imposée depuis 2000.

exigeons:

- des mesures permettant d’assurer une progression du pouvoir d’achat et des mesures significatives pour les bas salaires.

- la reconnaissance des qualifications, le déblocage et l’amélioration des promotions.

exigeons:

- un très fort relèvement du minimum de rémunération conduisant à une réforme de la grille indiciaire et des carrières pour tous les agents, le rattrapage du pouvoir d’achat des pensions et retraites.

- que le contentieux accumulé soit la base de négociations avec le ministère de la Fonction publique.

- un véritable dialogue social et non des mesures autoritaires.

Les agents de l'Etat refusent les choix d’affaiblissement de la Fonction publique qui se traduisent aussi par des suppressions massives de postes, une précarité accrue et de fortes inquiétudes sur le devenir des garanties statutaires

Communiqué de presse FSU  du 22 janvier

Alors même qu'il refuse toute prise en compte des revendications salariales portées par le mouvement du 20 janvier, Renaud  Dutreil affecte de proposer un "Grenelle de la Fonction Publique" portant sur "la grille et les missions".

 Quel crédit peut-on accorder à une telle proposition dans ce contexte? M Dutreil ne peut pas prétendre qu'il n'a pas d'argent pour répondre aux revendications et faire miroiter des avancées à travers une telle négociation.

Au mieux il s'agit d'une manoeuvre d'esquive : afficher une volonté de négociation au moment même où il dit non. Mais le risque est réel d'avoir affaire à un projet de remise en cause des principes d'une fonction publique de carrière.

Bien évidemment la FSU revendique une négociation sur la grille de la fonction publique, tant celle-ci est délabrée par les politiques salariales menées ces dernières années : il s'agit de redonner à tous de véritables perspectives de carrière et de prendre en compte la réalité des qualifications, non de remettre en cause ses principes fondateurs.

Une telle négociation ne peut avoir de sens que si l'on répond aux revendications sur la valeur du point d'indice commune à tous : c'est une question de confiance mais aussi d'efficacité. En effet c'est d'abord la perte de pouvoir d'achat du point d'indice qui a conduit à la situation actuelle d'écrasement de la grille. Prétendre la reconstruire sans traiter la cause de son délabrement s'apparente à  vouloir remplir le tonneau des Danaïdes ou cache l'intention d'en remettre en cause les principes.

Journée nationale de mobilisation

 Samedi 5 Février 2005

11 h  Place de Catalogne  PERPIGNAN

Appel de CGT, CFDT, FO, CFTC, FSU, UNSA, Solidaires...

Projet de Traité de Constitution Européenne

Texte approuvé lors du CDFD de la FSU 66 du 6 décembre 2004 et soumis à la réflexion de ses syndicats et de leurs adhérents:

Depuis plusieurs années, nous combattons la remise en cause des acquis sociaux, du service public d'éducation, des services publics en général… C'est notamment au nom de restrictions budgétaires imposées par les directives européennes que nous voyons progressivement arriver une société où l'égalité des chances et la solidarité diminuent d'années en années. Les milliers de suppressions de poste dans les fonctions publiques, la pression sur les salaires et le pouvoir d'achat, les remises en cause du droit à l'éducation, à la protection sociale, à la santé et à la retraite… en sont des exemples.

Sous prétexte d'harmonisation et de convergence européenne des pans entiers de services publics, de droit du travail, de droits sociaux… sont remis en cause. Le pacte de stabilité et les critères de convergence confortent les politiques budgétaires d'austérité et légitiment la contraction des moyens de l'action publique.

La mise en œuvre d'un projet de société exclusivement soumis à la loi du marché comme le prévoit le traité constitutionnel accentuerait ces politiques. Elle soumettrait l'Europe à l'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS).

Le traité constitutionnel qui nous est proposé est construit autour d'une conception individualiste et mercantile de la société, à l'opposé d'un système de société fondé sur la solidarité et les droits collectifs. Il ne pourra qu'accentuer et aggraver cette tendance au développement d'une société de plus en plus inégalitaire.

Parce qu'il fige dans le marbre l'asservissement des individus aux lois de l'économie de marché et de la libre concurrence, le traité constitutionnel ne contribue pas au renforcement de la démocratie au sein de l'ensemble européen. Au contraire il confisque aux peuples toute possibilité d'agir sur leur histoire et d'améliorer leur destin.

Dans un cadre si étroit les choix collectifs ne pourraient plus s'exprimer, l'extension du champ des droits sociaux ou la mise en œuvre de politiques alternatives seraient impossibles. Quelle possibilité d'intervention pour le syndicalisme de transformation sociale resterait-il?

C'est d'une autre politique dont nous avons besoin, celle exprimée dans la rue lors des mouvements sociaux.  Pour faire face à l'exclusion sociale, à l'échec scolaire, à la montée des inégalités… c'est une autre Europe que celle de la marchandisation et du libre échange qu'il faut construire.

  Le Conseil Délibératif Fédéral Départemental de la FSU 66 appelle à rejeter ce traité constitutionnel dans le prolongement logique de notre engagement syndical


Les syndicats  de la FSU

°°°°°

EPA            Éducation, Populaire, Autogestion Jeunesse-Sport

SNAC          Syndicat National des Affaires Culturelles

SNAP-FNSP   Syndicat National  du Personnel de la Fondation Nationale de Sciences Politiques

SNASUB   Syndicat National de l’Administration Scolaire, Universitaire et des Bibliothèques

SNCS        Syndicat National des Chercheurs Scientifiques

SNE           Syndicat National de l’Environnement

SNEP        Syndicat National de l’Éducation Physique

SNEPAP     Syndicat National de  l’Administration Pénitentiaire

SNES          Syndicat National des Enseignements de Second degré

SNESup      Syndicat National de l’Enseignement Supérieur

SNETAP      Syndicat National de l’Enseignement Technique Agricole Public

SNICS          Syndicat National des Infirmier(e)s Conseiller(e)s de Santé

SNPCEN       Syndicat National  de Physique Corpusculaire et de l’Énergie Nucléaire

SNPES-PJJ   Syndicat National des Personnels  de l’Éducation Surveillée - Protection Judiciaire de la Jeunesse

SNPI              Syndicat National Personnels d’Inspection

SNUAS-FP     Syndicat National Unitaire des Assistants Sociaux de la Fonction Publique

SNU-CLIAS    Syndicat National Unitaire des Collectivités Territoriales Intérieur et Affaires Sociales

SNUEP          Syndicat National Unitaire de l’Enseignement Professionnel

SNUipp Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des écoles et PEGC

SNU-TEFI       Syndicat National Unitaire Travail Emploi Formation Insertion

SYGMA          Syndicat Général  Ministère de l’Agriculture

UNATOS Union Nationale des Agents, Techniques, Ouvriers de Service

La FSU et ses syndicats

vous présentent leurs meilleurs vœux                       2005

Santé        Salaires         Services Publics         Sécurité sociale          Paix